Il y a cette femme à qui l'on a demandé de retirer son chapeau. Cette femme, nue comme un caillou sur la plage, qui s'apprête à poser son skinny cul autour d'une ostie d'table en formica. (Une formi-table, ouais, je sais.) Cette femme en eau, qui n'a pas vu le jour depuis des siècles. Cette femme à qui je crie : "Attention au Renard !!!" Et qui rit comme on crève un furoncle.
Cette femme, à qui j'offrirai mon recueil de Jean ARP . . . "Prenez soin du Renard" me dit-elle. "Pour parler, servez-vous plutôt des pieds que de votre langue chauve ( . . . ) la langue est bonne à tricoter des monuments, à jouer du violon d’encre, à nettoyer les baleines (et) pêcher des racines polaires ( . . .)" Elle n'avait pas parlé depuis la guerre. Depuis SA guerre. La "Guerre des Coquillages", comme elle dit. "Comptez les coquillages. Peut-être que demain, il y en aura moins." Elle n'avait pas parlé depuis . . . Des candélabres. Du "Mal à dire" la Maladie. Peu importe laquelle.
- Je me nomme Ossiane, et vous ? me lance-t-elle comme on lance une balle. - Moi ? Non . . .^^ Elle a le rire des mouettes du Parc Chambrun. Celles qui se prennent pour des perruches sauvages quand elles réalisent que la mer est trop loin. Elle a le rire des mouettes et les yeux marées-cages (Sourire). Elle me cite le "Petit Prince" pour la troisième fois en 547 secondes . . . "Il faut être très patient, répondit le Renard. Le langage est source de malentendus." ( . . . )
Il y a cet homme - le sosie de Benoît Desprez - à l'humanité palpable (Si si, faut palper.^^), le verbe O. et le culot T. Cet homme qui vous prend en photo un jour de brasse coulée. Cet homme qui vous trouve "quelque chose" . . . Quelque chose d'inextinguible. Dit-il. Une soif ? Une lumière ? Il ne dira pas. Mais il vous tendra sa bière. Cet homme-là. ( . . . ) Il y a cet homme, sorti de nulle part ( . . . ) qui vous "tire le portait" comme on tire . . . Sur le Pianiste. (Not Adrian Brody, please.) Qui chasse le naturel avec une arme redou-table. (But definitly not a formica one, Sista . . . )
Il y a cet homme, qui vous cite Wendell Berry (En breton^^, dans le texte.) Et qui s'en va . . .
"So, friends, every day do something that won’t compute. ( . . . ) Love the world. Work for nothing. Take all that you have and be poor. Love someone who does not deserve it. ( . . . ) Ask the questions that have no answers. Invest in the millenium. Plant sequoias. Put your faith in the two inches of humus that will build under the trees every thousand years. ( . . . ) Expect the end of the world. Laugh. Laughter is immeasurable. Be joyful though you have considered all the facts. Go with your love to the fields. Lie down in the shade. Rest your head in her lap. Swear allegiance to what is highest your thoughts. ( . . . ) As soon as someone can predict the motions of your mind, lose it! Leave it as a sign to mark the false trail. BE LIKE THE FOX who makes more tracks than necessary, some in the wrong direction. Practice resurrection."
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Dudu (jeudi, 22 octobre 2015 09:13)
C'est bbeau ca !
Le Marginal Magnifique (jeudi, 22 octobre 2015 14:26)
Petit renard joli.
Marie (jeudi, 22 octobre 2015 20:40)
Très bel article sur de belles personnes. Je ne te reconnais pas sur la photo mais ta plume ne ressemble à aucune autre. Et qu'il est beau ce petit renard aussi, tu as vraiment tous les talents ! Au plaisir de te lire encore.
Franck Einstein (vendredi, 23 octobre 2015 13:11)
Tu vas les chercher où ces gens la? en HP ou quoi? lol Ton texte est beau mais on se croirait chez les fous et je comprends pas ce qui est écrit en orange a part be like the fox. En tous cas il est trop mignon celui la.
O (lundi, 26 octobre 2015 13:46)
Comme cet article me touche pour avoir cotoyé longtemps cet endroit et ces gens. Et comme il est beau ce renard de feu. Comme un phénix qui renait. J'en voudrais bien un aussi. Des bises.
Evelyne (mardi, 27 octobre 2015 09:54)
Bonjour Aurore, Merci pour ce bel article, très poétique et très humain. Ceux que vous décrivez sont des personnages qu'on croirait tout droit sortis d'un livre. N'avez-vous jamais pensé à en écrire un ?
Matin-Rouge (mardi, 27 octobre 2015 13:21)
@Dupont/Durand: Mmerci. ^_^
@LMM: Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. : - )
@Marie: Merci ma belle.
Le couvre-chef, sans doute. ; - ) C’est une plume de Pan. : - )
Il faut encore que je m'améliore au 3000 mètres Steeple.^^
Au plaisir.
@Vas-y-Francky-c’est-bon: En Haute-Provence, you mean? "Fous" thèse. :p
Gogol n'est pas ton ami, Germanopratin de mon coeur ? Alors voici :
"Mes amis. Faîtes chaque jour quelque chose sans calculer. Aimez le monde. ( . . . ) Travaillez pour rien. Prenez tout ce que vous avez et soyez pauvre. Aimez quelqu'un qui ne le mérite pas. ( . . . ) Posez les questions qui n'ont pas de réponse. Investissez dans le millénaire. Plantez des séquoias. Mettez votre foi dans un carré d'humus. ( . . . ) Attendez la fin du monde. Riez. Le rire est incommensurable. Soyez joyeux une fois examinés les faits. Allez dans les champs avec votre amour. Allongez-vous à l'ombre. Posez votre tête sur ses genoux. Prêtez allégeance à tout ce qui est plus grand que vos pensées. ( . . . ) Dès que quelqu'un peut prédire les mouvements de votre esprit, perdez-le. Laissez-le comme un indice pour signaler une fausse piste. Soyez comme le renard, qui fait plus de pas que nécessaire, certains dans la mauvaise direction. Pratiquez la résurrection."
@O: J'ai pensé à toi en l'écrivant. ; - )
Like a phoenix, yeah. D'ailleurs je vais l'appeler Conchita. ^_^ Biz.
@Evelyne: Bonjour Evelyne. (Enfant je prononçais "Yvelines".^^) Merci à vous.
"Je prends le monde pour ce qu'il est, Gratiano: un théâtre où chacun doit jouer son rôle."
Des millions de livres s'écrivent chaque jour sous nos yeux. ; - )