SUMMER EYES


VACANCEÉtat d'un esprit libre, disponible. Point de souci, point de lendemain, point de pression intérieure; mais une sorte de repos dans l'absence, une vacance bienfaisante, qui rend l'esprit à sa liberté propre. (Valéry) 
Let's summarize. (Sourire) Au commencement il y a ça : https://youtu.be/S6UZJ1qT3yc . . . Et aussi : https://youtu.be/bH4R5gOiMp8. En bref il y a toi. Moi. Nous encore vivants. Et Orso Jesenska . . .


I-
Prendre le maquis. La tangente. La lune avec les dents.

"La possibilité d'une île"

Camping sauvage (Olzo) 2B © Matin-Rouge 2015
Camping sauvage (Olzo) 2B © Matin-Rouge 2015


Le strict nécessaire : Mon alter ego. Mes pieds grecs. Mon sac à dos. Et une bonne dose d'enthousiasme. (Comment, t'es pas ziaste en tout, toi ? Rabat-joie.) On a tout quand on a rien. L'infini des possibles et le monde pour jardin.

IL Y A. Bastia. La Cité de l'Aurore. Longer la voie ferrée sur des kilomètres. La traverser enfin. Les sables Rouges. Mika Landreau. Un bain de minuit. Les cyclotouristes kamikazes. La place San Nicola. Le cunduttori jovial. Le vignoble de Patrimonio. Et Last Train aux Nuits de la Guitare.

Il y a. Saint-Florent (San Fiurenzu) la discrète, dans "l'En-Deçà-des-Monts". Point de départ de notre "expédition". Lotu. La Baie de Saleccia. Et le Désert des Agriates . . . (On nous avait promis l'enfer. Bora-Bora un 15 août. Le jet lag en moins. "C'est une folie !" Une folie ardente . . . ) ( . . . ) L'Enfer c'est "les autres", dit-on. Les autres . . . La fournaise les a fait fuir. Loin de notre horizon.


IL Y A. Olzo, et sa plage confidentielle. Son paradis à la portée des indigents. "C'est une propriété privée ? - Normalement oui . . . Mais ce soir c'est à toi, profites !" Il y a le ciel Aurore et la petite musique. (http://lc.cx/ZhCg) "Twilight zone, nothing's wrong. With this feeling again deep inside, between night and day. Twilight zone, midnight crawl, and I know that I'm not the only one to reach this peaceful feeling. The moon's above me, and it's got a golden green face The best that I can do is feeling my breathe under my chest. With this feeling again deep inside ( . . . ) I'm lost in my soul, I get lost in my soul Large fields, long fields…" (Twilight Zone - Noir Désir)


Je les entends d'ici les élitistes du voyage : Trop près (Pas assez loin, devrais-je dire), définitivement trop bleu. Et certainement trop cher, mon fils. (Plus que rien, c'est toujours trop.) Les vrais de vrais.
 (Sourire) Ceux qui mesurent la valeur des êtres au nombre des kilomètres parcourus pour les rencontrer. ( . . . ) Ceux qui "font le tour". Du monde. Des choses. Des gens. Les blasés, les exigeants. Les imbus. "Les chevrotant de l'abandon" et autres fuyards professionnels. Ceux qui se lassent et se désintéressent . . . Ceux qui s'estiment si différents . . . Je les entends. Les Wayfarer. Je vous entends. But we are miles apart. Today more than ever.

 

Je ne suis pas un voyageur d'élite. ( . . . ) Je ne collectionne ni les miles ni les drapeaux, ni les gens. Je collectionne les instants. Je collectionne les moments qui meurent trop vite, les lieux foulés au pas de charge, les trottoirs ridés, et les ailleurs pêchés au large. Je collectionne les ombres portées, les parfums de souvenirs antiques, toutes les paix voulues mais avortées et les éclats d'Adriatique. ( . . . ) Je ne suis pas un touriste. Pas un paquet qu'on trimballe d'un point A à un point P. Pas un consommateur frénétique fréquentant des lieux standardisés . . . Je ne suis ni un assimilateur, ni un exote, ni un assimilé. Je ne suis pas en exil. (Quand t'auras fini de lister tout c'que t'es pas, tu nous appelles . . . ) Je suis un Impressionniste. Ici pas de visite exhaustive et impartiale. Aucune idée d'inventaire ou de vade-mecum. J'écris sous le coup de l'impression - et sous le coup d'elle seule. Je refuse les opinions prescrites et me méfie des descriptions objectives. Je pratique le tourisme intérieur : l'exploration de mes souvenirs, de mes sensations, de mes humeurs . . . De mes fantasmes, aussi. (Puisque nourrie d'images . . . ) Je gamberge. Je ne pratique pas l'errance pathologique mais presque. Je tricote des gambettes.  



Parmi ceux qui m’ont donné le goût du voyage, il y a les nomades, ceux qui partent pour le monde et en reviennent plus riches. Et puis il y a les sédentaires, ancrés dans leur milieu, qui connaissent les gens, les plantes et les pierres par leur prénom . . . Etymologiquement, "partir" (Du latin vulgaire "partire") signifie "partager, séparer" et c'est bien de cela qu'il s'agit. Se scinder en deux. Être à la fois sédentaire et nomade. Ici et ailleurs. Ce jour et dans une autre vie.


II-
Le voyage dans le temps. 
"Far from the madding crowd"


AURENT (Castellet-lès-Sausses) // Pour atteindre Aurent point de route carrossable, seule une piste au départ du Col de Fa accessible depuis la vallée du Var. S’il est par admis que les Ligures, premiers habitants des lieux, retiraient du minerai d’argent au bas de la vallée, la tradition veut que l’or soit également présent dans les limons charriés par les eaux temporaires du vallon. Ainsi apparaît le double intérêt de cette terre offrant ses ressources sur et sous le sol. ( . . . )

La vallée de l’or et de l’argent, perdue au milieu de deux chaînes de montagnes culminant à plus de deux mille mètres d’altitude sur les confins sauvages des Alpes Maritimes et des Alpes de Haute Provence, n’est fréquentée que par quelques rares bergers solitaires y poussant leurs troupeaux transhumants. Ce vaste canyon désolé, où serpente un mince filet d’eau gonflé seulement par les orages d’été, aboutit au village abandonné d'Aurent (Le pays de l’OR des Romains). Ce paysage de planète morte était jadis recouvert de vastes forêts (Comme l'attestent des textes du Moyen Age.). Terre de confins entre le Royaume de France et les Etats de Savoie, « l'Eldorado » fut disputé durant des siècles par les communes environnantes pour aboutir enfin à ce statut particulier. ( . . . )


La Renaissance
- Et si la machine à remonter le temps n'était qu'un simple chemin de randonnée ? Pas besoin de formule magique. Juste ses pieds et une bonne carte pour changer d'époque. Quelques heures de marche dans une nature luxuriante : Un bond au milieu du XXe siècle. Un retour en arrière à mesure que l’on avance. Pour découvrir enfin un lieu qui ne veut pas se moderniser. (Et c'est tant mieux.)
Aurent, ancien village aujourd’hui abandonné, niché au creux d’une verte vallée près des sources du Coulomp (Affluent du Var.). Déjà au XIe siècle s’élevait là une motte castrale. Au début du XIXe une auberge - et un poste de douane qui regroupait une brigade d’agents à cheval -  témoignaient de sa vitalité au voisinage de la frontière avec le royaume de Piémont-Sardaigne. La dernière habitante du village est morte seule en 1936. ( . . . )


Sous la végétation, les maisons, en pierres d'époque, tentent de se faire une place. Tombées en ruines entre 1936 et 1960 au moment où le village était inhabité, elles reprennent aujourd'hui des couleurs. Depuis vingt-cinq ans, elles sont retapées par André, sa famille et ses amis: « On vient ici tous les étés. Ça nous per­met de nous ressourcer avec nos proches. Nous sommes une quarantaine pendant quinze jours. On en profite pour réhabiliter notre havre de paix », indique celui qui habite toute l'année près d'Avignon. Ce changement de cadre est leur oxygène. Alors, dans leur reconstruction, ils s'attachent à préserver l'esprit d'antan. Nettoyer son linge au lavoir, vivre sans téléphone et produire sa propre électricité grâce aux nouvelles technologies.


Dans ce village où le temps semble s'être arrêté et qui n'aura certainement jamais d'accès par la route, la question posée il y a 95 ans demeure éternelle: "Est-il vrai de dire que le temps perdu ne se rattrape jamais?" Quand on voit Aurent, on veut bien croire que oui. Et c'est parfait.


III-
 La dolce vita. 
"Dilettantistica Sanremese"

 

Il viaggio più lungo che mai farò / Dura il tempo di un brivido / Il posto più bello che mai vedrò / Non è poi così lontanissimo / Sta nella gioia di un attimo, sta nel passare dei giorni che ho / Sta nel dettaglio più piccolo, è il viaggio che un giorno farò ( . . . )


La femme pastèque, le blond, la médina. Les danseuses, les ninjas. La Pace, l'Amor et la Libertà.


All rights reserved © Matin-Rouge 2015
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IV-
 La (Re)construction. 
"Se construire une vie dont on n'ait pas besoin de fuir."


L'été s'achève. Elle ne parlera pas de ce qui blesse. ( . . . ) Elle écoute "Vivant", "Tu es seul et tu resteras seul" et "Palabras para Julia". Le réveil sonne à 13h59 chaque jour que Dieu ne fait pas. Elle regarde "Aquarius" aux heures qu'on abandonne. Et lit ceux qui n'ont pas cessé le combat. Elle regarde Louis C.K. Her name is fourty F. (Rires) Elle écoute encore et toujours la belle personne jouer la Mondscheinsonate in C-Sharp Minor. Elle apprend, aussi. From egoless people. About "Pretium Doloris". Et puis. Tancrède, les Flying Frenchies. La Manzana. Les marades. ( . . . ) Et puis. Septembre qui se radine. Di. qui s'en va. Saint Petersbourg au loin. Et toi, et toi, et toi . . .

"Et l'amour, où tout est facile, Où tout est donné dans l'instant.
Il existe, au milieu du temps, La possibilité d'une île." (M.O)


© Matin-Rouge 2015

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Commentaires: 6
  • #1

    ben (mardi, 15 septembre 2015 12:24)

    Retour en fanfare !! :-) content d'avoir de tes news la belle. Un article a ton image: riche de tout ce qui ne s'achète pas et simplement beau. Les photos sont top et j'ai un gros kiff pour celle dans la ruelle avec l'inscription en arabe. Gros coup de coeur pour la chanson de noir désir aussi. Démente !!!! Continues de vivre la vie à 200 % et oublies pas de venir la partager ici de temps en temps :p c'est toujours un plaisir.

  • #2

    Evelyne (mardi, 15 septembre 2015 21:47)

    Un plaisir de vous retrouver, aurore. Vous avez une vie bien remplie ! Je vous jalouserais presque si vous ne la partagiez pas avec autant de générosité. Merci

  • #3

    Duij (mercredi, 16 septembre 2015 08:50)

    Ben a tout dit. Un bel été. Un bel aerticle. Et comme impressionnniste tu te poses là ! Boouges surtout pas ! ^_^ Bises

  • #4

    Christine sans les queens (samedi, 19 septembre 2015 11:15)

    Je connais beaucoup de ces endroits mais je n'ai pas tes yeux. Je fais partie des blasées, des exigentes et des aveugles apparemment. Merci pour le tour de ton petit monde qui vaut le grand, j'y reviendrais.

  • #5

    Matin-Rouge (lundi, 21 septembre 2015 01:06)


    @ben: Commentaire fort apprécié, merci. Étonnée que tu sois allé jusqu'au bout ( :p ) mais ravie qu'il t'ait plu. // Kiff kiff bourricot.^^ // Pour la tune : "Time to turn around" (Full Vox Edit) - ALBUM : En route pour la joie. // J'oublierai pas. ; -) Merci.

    @Evelyne: Merci à vous pour votre fidélité !
    Oubliez la jalousie. Ne gardez que la générosité.

    @Duij: T'as bu, mon cochon ? Tu yaourtes. ^_^ Thanks

    @Christine: Sympa le pseudo. D'autant que Christine se suffit à elle-même, je crois. : -)
    Chacun voit le monde à sa fenêtre. ; -) La mienne reste ouverte. : -)

  • #6

    Le Marginal Magnifique (mardi, 22 septembre 2015 14:32)

    Ah la la, tout ça fleure bon les vacances !

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