Il y a ce breton, en route pour l'Île d'Elbe, qui me parle de toi depuis des heures.
8h30. Les ronflements du train. Mon amygdale dans du coton ouaté.
"J'ai tant rêvé de toi" et c'est sa bouche que tu habites . . .
La bouche ronde et bruyante d'un humble celte aventureux qui dit bien te connaître.
Il parait qu'Arnaud coule en d'autres que toi des heures loisibles.
Que tu as bu ses flots rances et pleuré tes chimères.
Qu'on t'a chanté le Paradis d'antan. Qu'on te piétine aujourd'hui le coeur.
Tu aurais même abandonné sans maudire, ta langue aux phacochères . . .
On dirait que tu n'as plus de secrets pour personne. Qu'on te prend comme tu te donnes.
D'argent à la fleur de Lys. Epanouie de gueule. Des incendies passionnés aux deuils anonymes.
Leur âme en carafe sous le pont de tes soupirs. Leur coeur en asphalte sous l'azur capitonné.
D'argent à la fleur de Lys. Rouge. Insolent. Qui murmure entre ses dents : "Ose m'aimer."
(Puisque les villes sont des femmes . . .)
Écrire commentaire