Il est né le 15 SEPTEMBRE 1888, à
Livet-et-Gavet, en Isère. Il était contremaître aux Papeteries de Lancey.
On le disait très "remuant". Certains entendront "dynamique", d'autres "indocile"... S'il n'était prompt à la révolte, il était en tous cas volontaire.
Il était marié à Caroline, papetière. Et papa d'un petit garçon d'1 an, lorsque la
guerre a éclaté.
Il appartenait au 175eRI. Au Deuxième Bataillon, pour être plus précis (Celui formé à Grenoble).
Le 4 mars 1915, le 175eRI embarquera à Marseille sur les paquebots
Provence, Charles-Roux, Armand-Behic, Chaouia... Après un court séjour à Alexandrie, puis à Lemnos, il débarquera au Cap Helles, sur la plage de
Sedd-ul-Barhr, dans la presqu'île de Gallipoli...
Il fut de toutes les campagnes du 175eRI. De tous les combats, aussi. Lui, le petit (Par la taille) contremaître isérois, enrolé dans l'Armée d'Orient...
1915, les Dardanelles, aussi appelée "Campagne de Gallipoli" (Dire que le film de Peter Weir -Sorti
l'année de ma naissance- trône depuis toujours dans ma vidéothèque...), Achi-Baba. La bataille de Krithia. La Serbie, la frontière Grecque.
1916, le camps de Salonique. La campagne dite de "Serbie et Albanie". La frontière Serbe. Rabrovo-Tartarli. Mesmély, Dovol-Oba, Ormanli, en Bulgarie.. Vatiluck, la rive droite du Vardar ; Bohemica, Tossilovo, Gudmenze jusqu'à Vertekop, puis Vladova, Ostrovo, Gegan, Katranica, Udzana, Kajalar. Le Subrec et les hauteurs avoisinant le lac de Rudnick.. Petorak, Malareka. La Macédoine. Negokani, Vakufkoj.
1917, Jaratok, Velusina, Sahulevo, Ribarci, Brunsnick. Posen, Florina, Koritza, Zelovo, Rula, Kapistica, Acmenik, Negovani. Le Devoli. Leonica, Zembah. Bukliota, Zvesda, Serave, Mumulista. La région du lac d’Ochrida. Cervenaka, Florina, Lubajna, Presba. Zlova, Ostina, Buf, Velusina. La Cerna. Mogila, Beraney, Ivanovce, Dwenik, Kicevo. Brezovo, Optnica, Strugovo, Zagorie. Demir-Hissar. Srbjani, Karbunica, Vranestica. Monastir.
1918, la "Campagne de Crimée". Le Bosphore, Sebastopol. Constantza. La remontée du Danube par Sulina. Galatz. La Bessarabie. Mannsburg, enfin, jusqu’au 8 juin, date à laquelle le régiment est dissout et devient le 1er bataillon du régiment de marche métropolitain...
Trois années de combats sanglants, dont il sortira indemne, ou presque.
Au sortir de la guerre le toujours "remuant" contremaître achètera -à Grenoble- un Café / Restaurant / Epicerie sur "l'Île Verte". Symbole de renouveau. Infatigable et plein d'entrain il s'occupera lui-même du ravitaillement, une remorque attachée à sa bicyclette. Et ce, 6 années durant... Jusqu'à ce jour de 1928 où il chutera grossièrement sur les rails du tramway. D'une de ces chutes un peu honteuse dont on eût voulu que personne ne la vît. Si je vous la conte c'est qu'il eut un spectateur : un cocher. En effet le tramway était alors "hippomobile", c'est à dire tracté par des chevaux. Chevaux naturellement porteurs du bacille de Nicolaier, autrement dit : du Tétanos. Et quelques heures seulement après sa cabriole, le semillant cabaretier mourut.
matin-rouge (dimanche, 17 août 2014 01:23)
Et la mercière remercie. : -)
mekthoub (dimanche, 17 août 2014 00:26)
le charetier sa charrie
bien l'article